Romanes.com

Hopital-Saint-Blaise

A la frontière historique entre le Pays Basque et le Béarn, vous pouvez découvrir un petit village Souletin de 77 habitants qui renferme, en son sein, un joyau d’architecture Romane. C’est dans une clairière, entre Oloron Sainte Marie et Mauléon, que les chanoines Augustins de l’abbaye Sainte Christine du Somport firent ériger, au milieu du XII ème siècle, une fondation hospitalière. Lieu d’accueil pour les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle, il ne reste aujourd’hui de cet « hôpital de miséricorde » que l’église Romane dédiée à Saint Blaise.

De conception Romane par sa forme trapue, ses murs épais et ses petites ouvertures, se sont ses multiples éléments d’architecture Hispano-Mauresques qui confèrent à l’édifice toute son originalité. Ce monument dépouillé, en forme de croix grecque se caractérise, entre autres, par ses fenêtres à grilles de pierre sculptées aux riches motifs décoratifs inspirés des moucharabiehs, et, par une coupole octogonale à arcs entrecroisés semblable à l’une de celle que l’on retrouve à Cordoue.

Classée Monument historique en 1888, l’église a bénéficié vers 1903 de quelques restaurations nécessaires à sa sauvegarde. Un siècle plus tard, de nouvelles restaurations ont permis une découverte exceptionnelle : une majeure partie de la charpente est en parfait état de conservation et les corniches du chevet visibles aujourd’hui datent du XII ème siècle. Unique en France, l’église de l’Hôpital Saint Blaise est le témoignage de la rencontre entre arts chrétien et musulman. De par toutes ces particularités, l’église est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998.


Chaque année, au mois de février, un petit pèlerinage réunit des pèlerins venus de toute la région, demander à Saint Blaise la protection du bétail ou la guérison des maux de gorge.

Visites:
  • Possibilité de visites individuelles « Audio-guidée »
  • « Son et lumière » pour un minimum 10 personnes dans le cœur de l’église
  • Visites de groupe (réservation obligatoire/20 personnes) « Son et lumière » et visite guidée.

Contacts:
Mairie de l’Hôpital Saint Blaise - 64130 Tel : 05-59-66-11-12
Fax : 05-59-66-19-20 Hopital-saint-blaise@wanadoo.fr http://perso.wanadoo.fr/hopital-saint-blaise

Photo d'intérieur du retable: jean-pierre rousset, Centre Documentation Jacquaire d'Aquitaine

Visite virtuelle de La Chaise Dieu

"Casa Dei" ou "Maison de Dieu". L'abbaye bénédictine de La Chaise-Dieu en Auvergne a été

fondée en 1043 par Robert de Turlande et quelques disciples. Le développement de la Chaise-Dieu, abbaye et bourg, fut très rapide par l'afflux de moines (300 du XI ème au XIII ème siècle), d'artisans, de paysans, de commerçants et même d'hommes de loi. Saint Robert de Turlande, le fondateur, était le fils d'un chevalier auvergnat.

Du début de l’ère chrétienne et jusqu’au XIVème siècle, l’idée de la mort est conforme à la doctrine propagée par l’Eglise. La mort n’est pas la fin de la vie mais plutôt le passage vers la vie éternelle. Le passage d’un monde vers un autre. Pour les chrétiens de l’époque médiévale, le néant n’a pas de sens.

L'abbaye bénédictine et la ville de La Chaise-Dieu sont connues pour la danse macabre, la curieuse salle des échos, la tapisserie "L'Apparition du Christ à Marie-Madeleine" et le festival de musique créé en 1966 par le français (1968) Georges Cziffra. L'abbaye bénédictine " Casa Dei ", la plus grande abbaye d'Europe en altitude, fondée en 1043 par Robert de Turlande, est classée Monument Historique et offre aujourd'hui ses trésors aux visiteurs.

Visitez le site officiel: http://www.abbaye-chaise-dieu.com/
Autre site: http://comm-un-art.org/abbaye_chaise_dieu

Abbatiale de Solignac

L'abbaye Saint Pierre et Saint Paul de Solignac a une histoire mouvementée... détruite et reconstruite pas moins de 10 fois, il ne subsiste aujourd'hui qu'une très belle église romane du XIIème siècle qui passe pour être l'un des plus grands monuments du Limousin.

Saint Éloi naquit en 588, à Chaptelat. Il apprend son métier d’orfèvre à l’atelier de Limoges, puis va travailler à Paris sous les ordres du trésorier du roi. Son talent et sa probité le font remarquer par Clotaire II qui en fait son trésorier ; mais c’est surtout la confiance du roi Dagobert qui permet à saint Éloi de déployer toutes ses capacités de ministre.

Titulaire de l’évêché de Noyon, saint Éloi a pourtant la nostalgie du pays natal : c’est alors qu’il demande au roi la terre de Solignac pour y fonder le monastère où il compte aller mourir en paix. « Mon roi et maître, que ta bonté veuille m’accorder pour que je puisse y construire une échelle pour toi et pour moi, par laquelle nous mériterons de monter tous deux dans le royaume céleste. » Le roi répondit favorablement à cette sollicitation. Le premier abbé fut saint Remacle qui quitta l’abbaye quelques années plus tard pour être nommé évêque de Maastricht. La règle suivie était celle de Luxeuil, c'est à dire qu'elle était inspirée des prescriptions de saint Colomban et de saint Benoît.

Au VIIIe siècle, l’abbaye est plusieurs fois saccagée par les Sarrasins causant de nombreux dégâts ; à la suite de cela, les moines reçoivent des privilèges qui seront confirmés au cours des siècles par les papes successifs. En 820, l’abbé Aigulf impose la règle bénédictine, quarante ans plus tard, l’abbaye est incendiée et pillée par les Vikings.


Aux XIIe et XIIIe siècles, forte de la protection royale et riche de ses reliques, l'abbaye contrôlait près de vingt églises paroissiales et possédait des terres en Montagne limousine, parmi lesquelles le château de Chalucet, et dans le Bas Limousin (la Corrèze actuelle). Le bourg marchand, situé sur l'axe nord-sud qui relie Périgueux à Limoges, se développa hors des remparts qui ceinturaient le domaine abbatial. L’actuel abbatial fut construite à cette époque : dans la premier moitié du XIIe siècle, on construisit la nef, dans la seconde moitié le chœur et le transept (après l’incendie de 1178) et le clocher-porche au début du XIIIe siècle. En 1388, des bandes anglaises incendient le chœur de l’église.


Ruinée au XVIe siècle par les guerres de Religion et les révoltes paysannes, l'abbaye se releva pendant la Contre-Réforme catholique, lorsqu'en 1619, l'abbé, suivant l'exemple de l'abbaye de Saint-Augustin à Limoges, fit appel à six moines de Saint-Maur qui restaurèrent la règle bénédictine. Mais ils se heurtèrent à l'hostilité des moines en place; l'abbaye fut partagée et les mauristes se contentèrent d'une petite chapelle jusqu'à ce que la mort emporte les opposants. Remise en état, l'abbatiale retrouva sa fonction en 1635. Cent ans plus tard, le cloître et une grande partie des bâtiments conventuels furent entièrement reconstruits.

Au XVIIIe siècle la commune portait le nom de Salignac. L'abbaye, qui comptait encore quatorze moines à la Révolution, connut ensuite bien des vicissitudes. Pensionnat de jeunes filles sous l'Empire, elle fut convertie en fabrique de porcelaine sous Louis XVIII, et ce, jusqu'à la crise des années 1930. Les normaliens d'Obernai (Bas-Rhin) y trouvèrent refuge de 1939 à 1945 et construisent l'aile ouest des bâtiments conventuels. Avec les oblats de Marie qui en prirent possession en 1946, les bâtiments retrouvèrent leur vocation spirituelle, d'abord comme séminaire, ensuite comme lieu de retraite.

Pour visiter:
- Solignac se situe à 10 km de Limoges.
- Les visites commentées sont totalement gratuites, ouvertes à des groupes, sur demande à l'OTSI.
- L'église est ouverte toute la journée, et l'accès est libre, en dehors des célébrations, et il existe un accès pour personnes à mobilité réduite.

Abbaye Cistercienne de Reigny (Bourgogne)

L’ABBAYE DE REIGNY, située sur la commune de Vermenton, en Bourgogne, fût fondée en 1134, par l’abbé Etienne de Toucy, moine de Clairvaux et sous l’autorité de saint Bernard. Implantée dans un cadre exceptionnel en bordure de la Cure, terre des Comtes d’Auxerre et de Nevers, l’abbaye mise sous la protection du pape Eugéne III en 1147 fût très puissante et prospère au Moyen Age, elle accueillit jusqu’à 300 moines.

En 1370 le roi de France, Charles V, mit l’abbaye sous sa protection et un siècle plus tard en 1493 Charles VIII en fit une Fondation Royale. Malheureusement La Guerre de Cent Ans, les Huguenots et la Révolution Française ont eu raison du bel édifice qui a cependant gardé de son prestigieux passé de très intéressants vestiges : l’exceptionnel réfectoire cistercien du XIVe siècle (il ne reste que trois exemples en France) avec son élégante nef à double travée qui a conservé sa polychromie d’époque, la salle et le dortoir des moines dont on visite l’enfilade des salons et la salle à manger qui ont été réaménagés par les moines au XVIIIe et magnifiquement meublés, le portail du XVIIIe, un étonnant pigeonnier du XVIIe pourvu de 3500 boulins en terre cuite et ses deux échelles pivotantes.

Le site de Reigny symbolise au mieux l’idéal de vie cistercien. Les bâtiments ou les vestiges encore visibles aujourd’hui (réfectoire, salle des moines, fondations des églises Reigny I et Reigny II) attestent de sa richesse. La simplicité et la sobriété de l’architecte témoignent d’une vie toute entière tournée vers Dieu. Les moines de Reigny gèrent un vaste domaine agricole s’étendant des terres et bois de Puisaye jusqu’aux vignes du Tonnerrois. Ils sont à la tête de dix grands centres d’exploitation, appelés granges, qui concentrent toutes les productions environnantes, mais aussi d’unités plus petites, tels des celliers ou des moulins. Composé par les donations de nombreux fidèles issus de la noblesse icaunaise, ce domaine a pour première vocation de fournir la nourriture des moines, grâce aux céréales, poissons et vins. Le reste des productions est soit transformé dans la tuilerie, la tannerie ou la forge de l’abbaye, soit commercialisé sur les marchés locaux pour l’excédent céréalier ou sur les foires de Champagne et de Paris, pour le vin et le bois.

Cependant, l’abbaye va beaucoup souffrir des troubles qui vont frapper la région auxerroise au cours des siècles. Son classement au titre des Monuments historiques, en 1921, marque le début d’une renaissance qui se poursuit encore aujourd’hui grâce à l’action de ses propriétaires et de l’association des amis de l’abbaye de Reigny.
Des bâtiments démolis on peut encore deviner les fondations grâce aux fouilles qui ont permis de découvrir les bases de la seconde église abbatiale construite sous la direction de l'architecte Claude Nicolas Ledoux en 1763 donnant ainsi l’envergure initiale de l’abbaye.
Une première abbatiale, dont il ne reste que peu de vestiges fut édifiée à partir de 1134.
Enfin tout le réseau hydraulique cistercien a été conservé avec, ce qui est unique, la canalisation d’une source qui ramène l’eau dans le parc d’aval en amont et dans le sens contraire de la Cure.

Ouvert depuis 2005 tous les week-ends de mi-avril à mi-octobre
et tous les jours en juillet et en août, sauf le dimanche matin et le lundi.

Louis-Marie & Béatrice MAUVAIS
Abbaye de Reigny
89270 Vermenton
06 07 37 27 76 ou 03 86 81 59 30

http://www.abbayedereigny.com

Eglise romane et fresques gothiques de Sainte-Quitterie de Massels

L'Office de Tourisme de Penne d'Agenais dans le Lot et Garonne organise des circuits de découverte des églises romanes du Pays de Serres et la visite de Sainte Quitterie où la restauration de magnifiques peintures murales vient de s'achever.

Le bâtiment:
L'église Sainte-Quitterie de Massels est un édifice roman, comportant une nef unique, une travée de chœur et une abside semi-circulaire. Elle est couverte d'une voûte en berceau brisé, sans doute postérieure à la nef elle-même. Contre le mur sud de la nef romane a été bâtie, au XVe siècle, une chapelle de plan carré. La chapelle est couverte d'une voûte d'ogives quadripartite dont les nervures prismatiques retombent dans les angles sur des consoles moulurées et se croisent au niveau d'une clé de voûte armoriée, au motif effacé. Deux fenêtres à large ébrasement sont ouvertes sur les murs sud et ouest de la chapelle, l'une en plein cintre, l'autre, celle du sud, en partie refaite. Les fenêtres, décalées vers les angles de la chapelle, sont contemporaines de la construction, et le décor peint est organisé en fonction des ouvertures.

Les peintures:
Le thème iconographique de la chapelle, très homogène, illustre un cycle de la Passion. Sur le mur nord, occupé en partie par la grande arcade brisée qui sert de lien avec la nef romane, seule une scène a été dégagée. Sous une arcade surbaissée, a été représenté le Couronnement d'Epines. Deux bourreaux, vus de profil, enfoncent la couronne avec deux tiges de roseau entrecroisées, in modum crucis, sur le front du Christ. Le registre supérieur est encore caché sous les enduits, ainsi que la portion ouest du mur.
Sur le mur oriental, le registre médian est divisé en trois scènes. À gauche, on distingue un épisode insuffisamment dégagé, peut-être repeint, dont la partie visible est constituée par une arcature flamboyante reposant sur une fine colonnette, qui se détache sur un fond noir à résille oblique, identique à celle du Couronnement. La scène centrale est celle du Portement de Croix, où le Christ apparaît, courbé sous une croix au bois nervuré. On distingue à droite, dans le dernier panneau, séparé par une colonne, une Crucifixion symbolique, en partie dégagée, avec la Vierge et saint Jean. Le peintre a représenté la même croix nervurée et le même sol piqueté de végétation que sur la scène précédente. Le registre supérieur est encore dissimulé sous les enduits. Tout le mur sud est orné d'un fond rouge à résille blanche oblique, avec fleurons noirs. Le registre médian est divisé en trois scènes encadrées par un arc surbaissé qui retombe sur des colonnes à chapiteau lisse. La scène de gauche représente la Descente de Croix. Deux échelles sont placées contre la croix, un personnage sur chaque échelle soutient le Christ tandis que Nicodème arrache les clous avec une tenaille. On aperçoit un sol ocre avec bouquets de végétation, en partie dissimulé par une litre noire postérieure, qui occupe les murs sud et ouest.

Les ébrasements de la fenêtre sont occupés par un diacre martyr, tenant un livre et une palme, vêtu d'une dalmatique rouge, peut-être saint Laurent, et d'une sainte couronnée qui piétine un animal fantastique et qui pourrait être sainte Marguerite. Au-delà, la scène centrale est occupée par une Mise au Tombeau, parfaitement conservée. Les protagonistes sont au nombre de sept, Joseph d'Arimathie à la tête du Christ, tenant le linceul, Nicodème aux pieds, tous deux barbus, vêtus de chapeaux plats et de manteaux à cols brodés, avec fermail. La Vierge, saint Jean et Marie-Madeleine, tenant un pot ainsi que les deux Saintes Femmes à l'arrière-plan, ont tous des auréoles gaufrées. Deux soldats, endormis, l'un sur une lance, l'autre sur une hallebarde, sont placés en avant du tombeau orné d'anneaux. La troisième scène, à droite, représente la Descente aux Limbes : le Christ, vêtu d'un manteau blanc bordé d'un galon d'or, tient le labarum et tire Adam d'une gueule monstrueuse.

Le registre supérieur est en cours de dégagement : le bas d'une robe rouge et d'un manteau d'un personnage vu de face, et occupant l'axe du panneau est visible actuellement, ainsi que les jambes de soldats vêtus et armés de la même manière que ceux de la mise au tombeau et de la montée au Golgotha. Le sol est piqueté de végétation. Le mur ouest est entièrement occupé par un grand Jugement Dernier, peint sur fond rouge à résille, dont le registre supérieur et la partie droite, au-delà de la fenêtre, ne sont pas encore dégagés. À gauche, une Jérusalem Céleste, formée d'une courtine crénelée et de deux tours, contient des élus, visibles aux fenêtres et aux créneaux. Ils sont accompagnés par deux anges. Saint Pierre accueille les âmes devant la poterne de la tour de droite, à demi fermée par une herse, et à côté de lui saint Michel, brandissant une épée de la main droite occupe l'axe du Jugement. Un escalier lie le registre inférieur à la porte de la Jérusalem Céleste, une volée de marches en diverge vers la gauche, occupée par une petite âme nue. À gauche de l'escalier, des anges habillés de vêtements sacerdotaux guident des âmes en prière. Au centre de la scène, le registre inférieur comporte des buissons en flammes, et on peut penser à un Purgatoire. On peut s'attendre à trouver dans la partie droite de la scène les restes de l'Enfer, et au sommet du mur, sous le formeret, le Christ et peut-être les apôtres, séparés du Jugement par une frise quadrilobée, en partie visible, qui fait le tour de la fenêtre. (source: Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France Tome LIV (1994))

Contact:

OFFICE DE TOURISME
47140 PENNE D'AGENAIS
05 53 41 38 55

Les Perses sassanides. Fastes d’un Empire oublié

Défaits à Qaddisiya, à la périphérie mésopotamienne de leur empire, puis définitivement vaincus à Nehavend, en 642, par les cavaliers arabes porteurs de la religion du Prophète, les Perses sassanides sont alors brutalement sortis de l’histoire et en sont longtemps demeurés absents, dans la mesure où, pour les Occidentaux, le passé de l’Iran se résumait à la puissance du « Grand Roi » achéménide telle qu’elle s’exprime dans les imposantes ruines de Persépolis, et aux splendeurs des temps safavides, quand Shah Abbas régnait à Ispahan.

L’exposition que nous propose le musée Cernuschi permet heureusement – à travers la présentation de vaisselles royales, de sceaux, de monnaies d’or et d’argent, d’armes d’apparat, de camées et d’intailles venus de collections américaines, européennes ou iraniennes – de réhabiliter une séquence majeure de l’histoire de la Perse qui dura plus de quatre siècles. Apparue au début du IIIe siècle, la dynastie sassanide – fondatrice d’un empire qui s’étendit de l’Euphrate à l’Indus, menaça directement Constantinople et conquit pour un temps Antioche et l’Égypte – fut porteuse d’une puissante réaction nationale et religieuse qui emporta la puissance des Parthes arsacides née sur les ruines des royaumes établis dans l’Orient lointain par les héritiers d’Alexandre.

Descendant d’un ançêtre éponyme du non de Sassan – prêtre du sanctuaire d’Istakhr, héritier de l’ancienne cité royale de Persépolis – Ardachîr bat et tue de ses mains en 224 le souverain parthe Artaban et entre à Ctésiphon – l’ancienne Séleucie du Tigre, la capitale de son adversaire – pour s’y faire couronner « roi des rois ». Originaire du Fars comme l’étaient les Achéménides, la nouvelle dynastie renoue avec le passé glorieux, interrompu sous Darius III, de ce qui avait été le premier empire universel.

L’influence hellénique, si puissante chez les Parthes, s’efface chez les nouveaux maîtres de l’Iran qui substituent le « pehlvi sassanide » au grec et font du zoroastrisme l’unique religion nationale. La longueur exceptionnelle des règnes de plusieurs souverains – Chahpuhr Ier (241-272), Chahpuhr II (309-379), Khosroès Ier (531-579), Khosroès II (590-628) – contribue à la stabilité de l’empire, contraint de guerroyer sur ses frontières orientales et septentrionales mai aussi contre Rome, puis Byzance. Le limes de l’Euphrate et l’Arménie sont farouchement disputés : cette guerre coûte la vie aux empereurs Gordien et Julien et fait qu’un vaste bas-relief fixe pour l’éternité la défaite subie par Valérien devant Chahpuhr. Les deux grandes puissances qui se partagent le Proche-Orient vont cependant s’épuiser mutuellement. Les victoires de Khosroès II sont éphémères puisque la revanche d’Héraclius leur fait ensuite écho.

Divisés sur le plan religieux –entre orthodoxes, nestoriens et monophysites pour les Romains d’Orient, entre zoroastriens, manichéens et chrétiens pour les Perses – les deux empires vont subir de plein fouet l’invasion des cavaliers arabes, de ces « mangeurs de lézards » si méprisés jusque-là par les aristocrates iraniens. Vaincu, Yazdagard III, le dernier Sassanide, n’aura d’autre issue que de fuir vers l’est, vers le Khorassan où il trouvera une mort pitoyable. Écrasée, la Perse sassanide laisse cependant un modèle étatique dont s’inspirera, un siècle plus tard, le califat abbasside de Bagdad et, si l’islam l’emporte rapidement face à l’ancienne religion nationale, la langue arabe ne peut s’imposer durablement aux vaincus. Outre les grands bas-reliefs rupestres que nous ont laissés les Sassanides, ils ont brillé dans les arts mineurs. Ceux-ci exaltent la gloire du souverain à travers les représentations de scènes de chasses, de banquets et d’investitures royales et, par l’intermédiaire de Byzance ou du monde musulman, de nombreux éléments décoratifs floraux ou animaliers imaginés par les artisans sassanides passeront ensuite dans le répertoire iconographique de l’Europe romane.

Rome, musée Vittoriano, du 7 octobre 2006 au 4 février 2007

Le site de l'exposition

L'art roman en couleurs

Depuis la restauration de la façade de Notre-Dame de Poitiers, des effets de polychromies sont recrées pour le temps de la soirée pendant l'été.

Il s'agit des "Polychromies", projections d'éclairages dues au créateur Skertzo.

Ce spectacle d'une remarquable précision rappelle qu'au Moyen Age, la façade était colorée, il nous faut avoir recours à la nuit et aux artistes d'aujourd'hui pour voir ce que les fidèles du Moyen Age voyaient tous les jours!

C'est une occasion unique de redécouvrir la façade à trois niveaux entièrement sculptée.

En partie inférieure, le portail entre deux arcades aveugles, avec au dessus la magnifique frise sculptée.

Au deuxième niveau, une large baie centrale encadrée de deux arcatures superposées. Une première rangée de huit arcs surmontée d'une deuxième rangée de six arcs. Ces quatorze arcs abritent les statues des douze apôtres et de deux évêques.

Les arcs de la première rangée a première rangée contiennent les statues de huit apôtres assis. Les arcs de la rangée du dessus contiennent celles de quatre apôtres et deux évêques debout.

Plus de détails sur bernezac.com