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La démolition des églises rurales : Une fatalité ?

Sur le Blog du Pélerin.info, Benoît de Sagazan s'interroge sur le devenir des églises rurales, voici son appel, vous êtes invités à y donner votre avis.

De moins en moins fréquentées, les églises coûtent cher à entretenir et les maires s'interrogent, observent Sophie de Ravinel dans le Figaro du 18 mai. Faut-il les préserver ou doit-on les démolir ? Pas de doute, de gros nuages noirs surplombent désormais les petits clochers ruraux. Comme si le tabou de leur destruction commençait à se lever.
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Pour étayer cette menace, notre consoeur est allée enquêter en Anjou où des églises ont été déjà détruites, comme à Saint-Georges des Gardes) ou devraient l'être prochainement comme à Valanjou. Le constat est malheureusement clair et la problématique bien posée.

Sont particulièrement menacées les églises du 19ème siècle dont beaucoup ne sont pas protégées par un classement sur la liste des monuments historiques. Que répondre à un maire qui affirme avoir envisagé toutes les solutions et sollicité toutes iades possibles ?
Certe il existe des financements publics régionaux, départementaux et européens. Des financements privés efficaces sont aussi disponibles notamment auprès de La Sauvegarde de l'Art français dont l'objet principal est d'aider à la restauration des édifices religieux antérieurs à 1800. Pèlerin et son concours "Un patrimoine pour demain" a peris et permet en core le sauvetage d'églises et de chapelle en péril. Mais ces aides demeurent-, malgré tout insuffisantes au règlement de toutes les situations de "mise en péril" qui de plus en plus nombreuses se poseront.

Le rapport du sénateur Richert a imaginé un financement original qui permetrtrait une aide rérenne et accessible aux communes rurales en préconisant notamment un prélèvement sur les recettes du Loto :

Proposition n° 7 : Envisager la création, à l'horizon 2008, en faveur des monuments classés et inscrits des collectivités territoriales, d'une seconde recette d'au moins 90 millions d'euros, assise sur le produit de la Française des jeux
Ce mode de financement a fait ses preuves en Grande-Bretagne où les fonds de la loterie nationale constituent la première source de financement public de la restauration des monuments protégés.
Les responsables du « Heritage Lottery Fund » que la mission d'information a rencontrés au cours de son déplacement à Londres, lui ont précisé que, depuis sa création en 1994, la loterie anglaise a drainé vers le patrimoine monumental anglais public plus de 3 milliards de livres sterling, soit près de 4,5 milliards d'euros, soit une moyenne de 375 millions d'euros par an. Le succès de cette formule a conduit les autorités italiennes à l'imiter et à consacrer à la culture -au cinéma mais aussi au patrimoine architectural- une partie des recettes du loto.
En France, le produit de la Française des jeux fait déjà l'objet d'un certain nombre de prélèvements publics, au profit du budget de l'Etat, des comptes sociaux, et au profit du sport. Compte tenu de l'importance du chiffre d'affaires de la Française des jeux -près de 9 milliards d'euros en 2005- un très faible taux garantit un apport financier appréciable : le taux de 2,8 % a ainsi permis au sport de bénéficier, en 2005, de 250 millions d'euros.
Un taux de 1 % permettrait aux monuments publics que sont les monuments des collectivités territoriales, de bénéficier, à l'image des monuments nationaux, d'une recette affectée de 90 millions d'euros.

Il conviendrait aussi de réfléchir à frais nouveaux aux fonctions nouvelles que pourraient ou devraient remplir nos églises, dans le respect, bien évidemment de leur objet spirituel premier. Si le culte ne peut plus, à lui seul, justifier l'entretien coûteux de tels édifices, exite-t-il d'autres usages possible qui ne contredisent pas la dimension spirituelle du bâtiment ?
J'admets l'aspect provocateur que peut porter une telle suggestion, mais l'envisager n'aiderait-il pas à préserver un avenir réel à nos églises rurales ?