Raymond Oursel compte parmi les plus grands historiens du XX° siècle. Chartiste, il dédia sa thèse aux églises romanes de l'ancien archidiaconat d'Autun, puis soutient une thèse de doctorat ès lettres. Conservateur des archives départementales de Haute-Savoie de 1949 à 1963, directeur des archives de Saône-et-Loire de 1963 à 1986, et professeur à l'Institut catholique de Lyon.
Sa femme Anne-Marie, parfois co-auteur de ses publications, est aussi connue sous le nom de Anne-Marie Oursel-Pons.
Il était l'auteur d'une bonne quarantaine d'ouvrages, dont un certain nombre de très gros volumes; sur les églises romanes, sur les pèlerinages du Moyen Âge (notamment de Compostelle), sur l'art en Saône-et-Loire, en Savoie, en Poitou et dans le Velay. L'un de ces livres, «L'art en Savoie», fut couronné par l'Académie française en 1975. Un autre, «Itinéraires romans en Bourgogne», obtint le prix Bourgogne en 1976. Beaucoup de ces volumes sont parus aux Editions Zodiaque, et ils ont été traduits en allemand, en italien et en espagnol.
Emouvantes obsèquesLa messe était célébrée samedi 4 octobre par le père Angelico Surchamp, créateur et directeur des éditions Zodiaque et ami personnel du disparu. Il évoqua dans son homélie leur longue collaboration dans le domaine littéraire, et rappela le grand amour que Raymond Oursel portait à la liturgie romane.
Le président de l'Académie, Jean-Michel Dulin, dit l'amitié respectueuse qu'il portait à celui qui était un chantre incomparable de la Bourgogne chrétienne. Il trouvait les mots justes pour faire aimer, par exemple, l'abbaye de Cluny et ses moines. Il évoquait aussi le passage d'Abélard, et le grand abbé Pierre le Vénérable.
Un de ses confrères de l'Académie, Philippe Lalanne-Berdouticq, dit à son tour son amitié pour celui auquel le liait une grande fraternité de pensée.
La dernière intervention fut celle de M. Mougenot, au nom des Scouts et Guides d'Europe.
Parmi l'assistance, on remarquait, notamment, la présence de membres de l'Académie de Mâcon, et de membres ou anciens membres du personnel du service des Archives.
À la fin de la messe, après le dernier adieu, on entendit un « Salve Regina », vieux cantique de l'Aubrac, redécouvert par Raymond Oursel, qui connaissait bien cette région du Massif Central.
Sa formation et sa carrière
Raymond Oursel était né à Dijon en 1921. Après des études secondaires dans sa ville natale, il devint, plus tard, docteur ès lettres, et diplômé de l'École des Chartes.
Trois maîtres ont formé sa jeunesse. D'abord, son père Charles Oursel, historien et archéologue de la Bourgogne ; puis Gaston Roupnel, historien de la campagne française ; et Georges Petitjean, clinicien, philosophe et humaniste. Sur le plan professionnel, il fut successivement Archiviste en chef de la Haute-Savoie (1949-1963), puis Directeur des services d'Archives de Saône-et-Loire (1963-1986) - et hôte de cette Tour des Archives qui élance dans le ciel mâconnais son gigantesque quadrilatère.
À l 'Académie de Mâcon, il fut élu membre associé en 1958, puis membre titulaire en 1964, avant de devenir émérite en 2007.
Il était chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre des Arts et Lettres, et officier des Palmes académiques. Il fut un temps chargé de cours à la Faculté catholique de Lyon.
Sa thèse de doctorat, soutenue en mai 1959 devant la Faculté des Lettres de Paris, portait sur les églises de Savoie.
Il était l'auteur d'une bonne quarantaine d'ouvrages, dont un certain nombre de très gros volumes. Sur les églises romanes, sur les pèlerinages du Moyen Âge (notamment de Compostelle), sur l'art en Saône-et-Loire, en Savoie, en Poitou et dans le Velay. L'un de ces livres, «L'art en Savoie», fut couronné par l'Académie française en 1975. Un autre, «Itinéraires romans en Bourgogne», obtint le prix Bourgogne en 1976. Beaucoup de ces volumes sont parus aux Éditions Zodiaque, et ils ont été traduits en allemand, en italien et en espagnol.
Auteur d'une quarantaine d'ouvrages
Il fut aussi l'auteur de plusieurs dizaines d'articles dans des revues littéraires, et il fit des conférences dans nombre de villes de France, de Suisse et d'Italie.
Raymond Oursel était un passionné. Ce chartiste, ce latiniste possédait une profonde culture. Ses conférences, toujours bien suivies, plaisaient, car il savait émailler d'anecdotes un texte souvent un peu sévère.
Il était, avec son épouse Anne-Marie, l'auteur d'une quinzaine de monographies sur les cantons de Saône-et-Loire. Piétons et chercheurs, ils allaient tous deux sur le terrain : Anne-Marie photographiait, et Raymond faisait des dessins ou des aquarelles pour illustrer les ouvrages.
Un grand malheur les avait frappés : en 1961, leur fils unique Claude était mort, à l'âge de quinze ans.
Raymond Oursel avait une foi profonde, une dévotion fervente, mais sa religiosité n'était nullement sectaire : son mysticisme était tempéré par un réel amour de l'homme.
Une anecdote montre ses qualités de cœur. Pendant l'occupation, il était étudiant à Paris, où, dans le métro, les Israélites étaient autorisés à ne monter que dans le dernier wagon. Un jour, se trouvant assis dans l'un de ces wagons, il vit entrer un voyageur qui s'apprêtait à se caser dans un coin. Il se leva et offrit sa place au monsieur à l'étoile jaune. Geste simple, sans ostentation, avec seulement un bref échange de sourires.
Raymond Oursel : un érudit, un lettré, une grande figure. Mais aussi un grand monsieur.
Notre journal présente à Mme Anne-Marie Oursel et à sa famille ses condoléances attristées.
Journal de Saône et Loire/Henri Nicolas
0 comments:
Enregistrer un commentaire