Dans la lignée de ses grandes expositions consacrées au patrimoine, l’Ensemble Conventuel des Jacobins de Toulouse, en collaboration avec le Musée de Normandie de Caen, invite à découvrir trois siècles de trésors de Haute et Basse-Normandie, pour la première fois réunis du 17 janvier au 20 avril 2009...
Dans la lignée de ses grandes expositions consacrées au patrimoine, l’Ensemble Conventuel des Jacobins de Toulouse, en collaboration avec le Musée de Normandie de Caen, invite à découvrir trois siècles de trésors de Haute et Basse-Normandie, pour la première fois réunis, et qui disent l’étonnante vitalité de la production artistique de cette région du XIIIe au XVe siècle. Dans une parfaite cohérence d’espace et de temps, ces sculptures et ces pièces d’orfèvrerie du Moyen Age ne pouvaient trouver sous les voûtes du Réfectoire des Jacobins, plus bel écrin. En effet, l'Ensemble Conventuel des Jacobins de Toulouse demeure, à ce jour, un magnifique exemple, entièrement réalisé en briques, de construction monastique des XIIIe et XIVe siècles, ce qui en fait le véritable joyau de l'art gothique languedocien.
A Toulouse, l’exposition s’ouvre avec splendeur par Marie Madeleine, vêtue de sa seule chevelure. Ce chef d’œuvre de la Collégiale d’Ecouis, bien que reconnu en l’état actuel des recherches comme Marie Madeleine, pourrait aussi évoquer la légende de Marie l’Egyptienne dont le culte s’était répandu en Occident.Dans un parcours volontairement chronologique, les neufs apôtres du Collège apostolique de Saint-Pierre de Jumièges, véritables "colonnes vivantes", sont associés aux pièces d’orfèvrerie qui laissent entrevoir la richesse des décors des églises et des cathédrales d’alors, comme la châsse des reliques de saint Taurin, réalisée vers 1240, en argent et cuivre doré, sertie d’émaux et conservée à Evreux. Puis, véritablement unique, une Mise au tombeau dont la composition traduit avec intensité le sentiment de douleur de chacun des sept personnages qui vivent cet épisode de la Passion du Christ. Par sa qualité exceptionnelle, cet ensemble sculpté n’est pas sans rappeler celui de Monesties dans le Tarn. A la fin du Moyen Age, le culte des saints se multiplie et, ici, pour représenter cette ferveur, les saints vénérés dans nombre de régions de France - saint Pierre, saint Jacques, saint Denis - côtoient les saints les plus populaires en Normandie tels sainte Barbe, toujours adossée à sa tour, ou saint Clair, invoqué pour les affections oculaires. Enfin, pour parfaire son cheminement, le visiteur est accompagné de Vierges à l’Enfant - pour l’essentiel en pierre polychrome - miraculeusement parvenues jusqu’à nous, et dont les visages sont empreints de douceur et de sérénité.A noter par sa rareté, une superbe série de vitraux. La peinture sur verre de Dives-sur-Mer qui présente des anges musiciens fait écho, dans un heureux parallèle, aux superbes peintures murales de la Chapelle Saint Antonin qui jouxte le Réfectoire des Jacobins où, sur un fond de bleu orné de fleurs de lys blanches, des anges jouent de la viole, de la cornemuse, de la harpe et du psaltérion. Par ailleurs, dans l’exposition, deux statues de rois musiciens soulignent aussi qu’à cette époque au nord comme au sud de la France, trouvères d'Oïl ou troubadours d'Oc, poètes et musiciens apportent à l'Europe le culte de la femme et de la Vierge, l'amour courtois et l'idéalisme chevaleresque. Cette exposition veut démonter le foisonnement créatif normand de la période gothique.
Ensemble Conventuel des Jacobins - Tél. : 05 61 22 21 92 (Entrée de l'exposition par l'église des Jacobins, rue Lakanal)Ouvert tous les jours y compris les jours fériés de 10h à 19h Entrée : 5 euros (tarif réduit et groupe 2,50 euros )Visites commentées par des conférenciers de la Mairie de Toulouse : tous les jours à 15h, dimanches et jours fériés à 15h et 16h30 et sur demande pour les groupes
Sainte Marie Madeleine, 1311-1315, Statue, pierre avec traces de polychromie, Écouis (Eure), Crédit phot : RMN/J-G. Berizzi
Huit anges musiciens, Deux panneaux de vitrail,Vers 1320-1330,Dives-sur-Mer (Calvados),Inventaire général du patrimoine culturel de Basse Normandie/ P.Corbierre
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