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Autun: fin de la restauration extérieure

De jour comme de nuit, la cathédrale Saint-Lazare du XIIe siècle séduit par sa belle architecture et son ambiance romanesque.

Rapidité

Commencée vers 1120, la cathédrale fut achevée dès 1 146. Le porche fut réalisé quelques années plus tard. Évolution. Des arcs-boutants ont été rajoutés au XIII e siècle pour apporter plus de stabilité aux nefs centrales et latérales en voûte brisée. Protection. La cathédrale, les hauts-quartiers ainsi que la ville moyenne, sont intégrés dans un secteur sauvegardé de 74 ha depuis 1973.

Dressée au cœur des hauts-quartiers d’Autun, la cathédrale Saint-Lazare se laisse fièrement admirer depuis tous points aux alentours de la ville. Considéré comme l’un des joyaux de l’art roman, l’édifice a vu sa construction s’achever vers 1 146 après seulement un peu plus d’un siècle de chantier. Une véritable prouesse technique pour l’époque. C’est en effet en 1 120 que débuta la construction de cette église de pèlerinage au départ destinée à abriter les reliques de saint Lazare, conservées jusque-là dans l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire du V e siècle. Cette brièveté des travaux confère ainsi à l’ensemble une remarquable homogénéité.

Bâtie sur le modèle de l’abbatiale de Paray-le-Monial, Saint-Lazare possède, tout comme à Cluny et à Paray, une voûte en berceau brisé construite peu de temps après sa consécration comme cathédrale en 1 195. C’est à cette époque que furent ajoutés les arcs-boutants. Une flèche fut construite en 1 469 par le cardinal Rolin, fils du chancelier Rolin, au-dessus de la croisée du transept, à la place d’un clocher roman détruit par la foudre. L’ensemble atteint ainsi 80 mètres de haut.

Ancienne bibliothèque, la salle capitulaire rassemble aujourd’hui une trentaine de chapiteaux, réalisés pour la plupart par Gislebertus et extraits lors de la rénovation des piliers soutenant le clocher. Les chapiteaux représentent des scènes bibliques ou des créatures extraordinaires.

Conservation exceptionnelle

Mais sa réputation mondiale, la cathédrale d’Autun la tient principalement grâce au fameux tympan de son portail, œuvre majeure de la sculpture romane (voir article ci-contre). Cette sculpture doit son exceptionnelle conservation à la fois à l’artex qui l’a abrité des intempéries et au fait que, cachée par une couche de plâtre au XVIII e siècle, elle ne sera remise au jour qu’au début du XIX e siècle, après les destructions révolutionnaires. La tête du Christ, longtemps disparue, fut retrouvée et léguée par un particulier au musée Rolin avant d’être remise en place en 1948.

Nouvelle campagne de restauration

Achevée en octobre 2009, la rénovation du tympan a marqué la fin d’une vaste opération de restauration extérieure de la cathédrale concernant les maçonneries, charpentes et couvertures. Celle-ci aura duré près de vingt ans sans interruption, pour un montant global de plus de 8 millions d’euros engagés par l’État.

Une nouvelle campagne de restauration débute désormais sur les cinq chapelles. Parallèlement, une étude portant sur la restauration générale intérieure de la cathédrale inclut une réflexion sur l’aménagement d’un trésor qui permettrait de présenter à nouveau au public le suaire de Saint-Lazare, pièce majeure de l’art textile islamique. Une réflexion est enfin menée sur le réaménagement liturgique du chœur et la réinstallation de la grande garniture d’autel, chef-d’œuvre de l’orfèvrerie du XVIII e siècle. Afin d’accompagner cette remise en valeur des intérieurs, un programme pluriannuel de restauration de l’ensemble des tableaux et des ornements liturgiques (700 pièces) est en cours.

Nicolas Manzano / Le Journal de Saône-et-Loire