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Issoire: Le temps d'un voyage au Moyen Âge

Depuis le 3 mai et jusqu'au 30 octobre, deux expositions sur les thèmes du temps et du voyage sont visibles au Centre d'art roman Georges-Duby.

Les salles voûtées du centre d'art roman abritent, depuis deux semaines, deux nouvelles expositions temporaires : Le temps roman et Les voyages au Moyen Âge. Habilement mise en scène par Pierre Deneuve et réalisée par l'association Terres romanes d'Auvergne, la première permettra aux visiteurs d'appréhender la question du temps qui passe. La seconde, sous forme de panneaux, est une invitation au voyage.

Pour le visiteur, dans la grande salle de l'ancienne abbaye, le temps s'écoule au rythme des saisons... La visite commence au mois de mars, début du calendrier médiéval. À chaque mois, correspond ensuite un travail dans les champs et un signe du zodiaque. L'occasion de découvrir le labeur des paysans du Moyen Âge et leur rapport à la nature. De mai à juillet, par exemple, mois des gémeaux et des cancers, c'est la période de la moisson : « Un gros travail à l'époque. Une bonne récolte permettait d'éviter la famine toute l'année », argumente Pierre Deneuve qui a décoré la salle et écrit les textes qui accompagnent chaque scène.

Dans les petites chapelles, faisant face à cette exposition, des costumes typiques de paysans romans sont alignés. « Ce sont des tenues amples, longues, drapées, aux couleurs généralement claires, très sobres et faites de lin. Hommes et femmes portent la robe. Et ce ne sera qu'à partir du XIVe siècle que les codes vestimentaires évolueront et que l'homme se différenciera petit à petit », commente Pierre Deneuve.

Dans la chapelle attenante trône la reproduction d'un chef-d'oeuvre clunisien, la colonne de Sauvigny. « Elle résume à la fois le temps et l'espace. Le bestiaire réel et fabuleux, la représentation du zodiaque, le travail dans les champs, tout y est représenté. Il y a une part de mystère dans l'interprétation de cette oeuvre ». Plus loin, le cycle du temps est mis en parallèle avec celui des fleurs et de la végétation. Enfin, pour clore cette exposition, trois panneaux traitent de la fin des temps et du mythe qui a entouré le passage en l'an mil. « La peur avait été créée par les grands humanistes de la Renaissance. Comme Paco Rabanne pour le passage en l'an 2000 finalement ». Ne dit-on pas que l'histoire est un perpétuel recommencement ?

Mathilde Fontès- La Montagne