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Saint Lizier en Couserans: Etape sur le chemin de Compostelle

Quatre tracés se disputent encore aujourd’hui, et contre toute logique, la notoriété de ce pèlerinage.

En effet, de tous temps, les marcheurs ont emprunté les voies de communication des autres voyageurs, ne déviant de ces routes que pour une halte dans un sanctuaire.

Il faudra la parution, en 1882, du dernier livre du Codex Calixtinus, et une traduction aléatoire en français en 1938, pour que quatre chemins soient distingués en France:
- la Via Podiensis, du nom de la ville de départ, Puy en Velay
- La Via Lemovicensis, qui passe par Limoges
- La Via Turonensis, qui passe par Tours, probablement le seul itinéraire historique, et
- La Via Tolosane, qui passe, comme son nom l’indique, par Toulouse, appelée aussi Via Arletanensis, de la ville de départ, Arles.

Depuis 1998, année au cours de laquelle «les Chemins de Saint Jacques de Compostelle» ont été inscrits au patrimoine mondial, de nombreuses villes étapes et autres sites «secondaires» ont entrepris de valoriser cette tradition, et de se faire reconnaître comme partie intégrante de ces Chemins.

Ainsi en est-il, en particulier, du Chemin du Piémont Pyrénéen, et de la variante, par Rocamadour, du Chemin du Puy.

Au cœur du chemin du Piémont Pyrénéen figure l’itinéraire ariégeois qui, venant des Corbières, traverse le Plantaurel, le Couserans, avant de rejoindre le Comminges vers Oloron Sainte Marie.

C’est ainsi que l’association «Le Chemin de Saint Jacques de Compostelle du Pièmont Ariège-Pyrénées» œuvre, depuis plus de dix ans, et sous la houlette de Roger Puech, et Alain Pauchard, à la notoriété d’« el cami deu pé de la coste»

Deux sites couseranais ont été distingués: L’église Notre-Dame de Tramesaygues, à Audressein, et le site de Saint Lizier comprenant l’ancienne cathédrale, le cloître, la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède, le palais épiscopal et les remparts.

C’est sur ce thème des «Nouveaux chemins de Compostelle; zoom sur le chemin du Piémont Pyrénéen», que Patrick Huchet, auteur d’un ouvrage intitulé: «Les nouveaux chemins de Compostelle en terre de France», a tenu, devant la salle de l’ancien presbytère plein à craquer, une conférence sur ce pèlerinage traditionnel.

Grand amateur d’Art Roman, Patrick Huchet a découvert les Chemins en 1996, par un parcours de trois semaines au départ du Puy en Velay.

Il découvre alors un monde fait de rencontres, ou le cultuel est largement supplanté par le spirituel: «on évalue le pourcentage de «chrétiens convaincus» à environ 10 à 15% des marcheurs»

Un monde où, contrairement à ce que l’on pourrait penser d’une marche de plus de deux mois, «la tête travaille plus que les jambes !»

auteur: Bernard Pastourel, Arriège news