La Sculpture romane du Poitou, le temps des chefs-d'oeuvre, par Marie-Thérèse Camus, Elizabeth Carpentier et Jean-François Amelot, Editions A et J Picard, Paris 2009. 520 pages. 68 € jusq'au 31 mars, 84 € ensuite.
Cette vaste étude, élogieusement préfacée par Jacques Le Goff, peut-être qualifiée sans conteste, à la fois de livre d'art et d'ouvrage scientifique.
Mmes M.-T. Camus et E. Carpentier, deux historiennes de l'université de Poitiers (qui furent également directrices adjointes du Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale) ont uni leurs compétences au grand talent d'un photographe, J.-F. Amelot, à qui l'on doit les images d'un autre ouvrage publié chez Picard: La Sculpture romane en Bas-Limousin.
L'entreprise a été soutenue par les conseils généraux des départements concernés ainsi que par une entreprise privée.
Les études, détaillées, précises, rigoureuses, ouvrent des hypothèses intéressantes, novatrices. Ainsi celle qu'autorise le constat de l'absence d'artisans et de marchands dans les sculptures où pourtant fourmillent les autres acteurs de la société laïque et religieuse.
Soulignons aussi les examens approfondis de la façade de Notre-Dame la Grande de Poitiers, ainsi que des sculptures d'Aulnay. Insistons encore sur la très haute qualité technique et artistique des 572 photographies qui accompagnent le texte.
Ce magnifique ouvrage séduira les historiens, les historiens de l'art, les amateurs de beaux livres... et tous les amoureux de l'art roman.
Michel Claveyrolas
Fiche de l'éditeur:
Regards croisés d'un photographe, d'une historienne, d'une historienne de l'art, sur la sculpture romane conservée dans les églises du Poitou.
Cette aire artistique, relativement stable de la fin du XIe siècle jusqu'au milieu du siècle suivant, englobe les actuels départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée. Elle correspond, grosso modo, à l'ancien diocèse de Poitiers. Le livre n'est pas une simple promenade dans le Poitou roman. Considérant que l'image en trois dimensions constitue, au même titre que l'écrit ou les données de l'archéologie, une source capitale pour la connaissance du passé, les auteurs tentent non seulement de décrypter le message proposé aux chrétiens du XIIe siècle et, au-delà, de toute génération, mais aussi d'aller à la rencontre des hommes et des femmes de ce temps, de découvrir leurs modes de vie et de pensée, avec leurs règles, leurs usages, leur spiritualité, leurs aspirations profondes, leurs angoisses, leur imaginaire...
La construction religieuse a été très active, des sculpteurs ont travaillé en de multiples chantiers, véritables centres de création ; les hommes, les modèles ont circulé. Il s'est développé une vie artistique intense dans le champ de l'aire artistique concernée qui, loin de vivre repliée sur elle-même, a rayonné au-delà de ses limites tout en étant largement ouverte aux innovations extérieures. Toutes les conditions étaient réunies pour que naissent de véritables chefs-d'oeuvre, comme autant de points forts de l'art occidental. Après le milieu du XIIe siècle, des courants de fond orienteront résolument le Poitou vers les pays de la Loire et l'Ile-de-France. Il résulte de cette enquête une manne d'informations et d'interrogations nouvelles sur un monde en rapide mutation.
Sculpture romane du Poitou Volume 2 : Le temps des chefs-d'oeuvre , Marie-Thérèse Camus, Elisabeth Carpentier, Jean-François Amelot,Relié, 519 pages, éditions PICARD (25 novembre 2009)
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