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S.O.S. église romane de Nohant en péril

L'église romane de Nohant est en péril. Elle a vu défiler tous les grands témoins du temps de George Sand. Désormais il y a urgence.

L'image de l'église de Nohant circule dans le monde entier, photographiée ou conservée par tous les amoureux de George Sand qui, au-delà des livres, ont visité ou se sont intéressés au sanctuaire berrichon.

Las, ce petit édifice religieux, classé Monument historique depuis 1945 ainsi que la place qui l'entoure, est mal en point. Des résineux poussent sur sa toiture, elle souffre d'humidité, car construite sans fondation et en partie tenue à l'ombre par un tilleul planté trop près, des parements se dégradent, les tuiles sont poreuses? Charpente, couverture, huisseries, serrureries, peintures, assainissement du sol en périphérie, il faudrait intervenir dans de multiples domaines pour sauvegarder cette église de neuf siècles, témoin de l'art roman berrichon.

Elle est la propriété de la commune mais c'est la communauté de communes de La Châtre Sainte-Sévère qui en a la gestion. Mais le devis des travaux estimé à 500.000 euros pour deux tranches, est trop lourd pour ses finances qui se trouvaient, il y a peu, déficitaires. L'État pourrait apporter 207.800 euros, le département 83.150, la communauté de communes 87.250, mais le compte n'y est pas.

En août dernier, à l'initiative d'un habitant du village, Robert Colomb, s'est créée l'Association pour la sauvegarde de l'église de Nohant (Asen) qui travaille à élargir le tour de table pour recueillir un maximum de fonds. Elle compte déjà une centaine d'adhérents.

L'état du lieu est tel qu'elle ne sert plus que pour les enterrements des habitants de Nohant. On n'y a pas célébré Noël depuis plusieurs dizaines d'années alors que le cadre s'y prêterait vraiment et que son histoire sandienne en fait un lieu de mémoire.

Lors d'une récente réunion publique de l'ASEN, Vanessa Weinling, chargée de l'action culturelle de la ville de La Châtre, avait rappelé que la cloche de cette petite église avait été offerte en 1894 par Joséphine Calamatta, belle-mère de Maurice Sand, le fil de George Sand et qu'Eugène Delacroix, grand ami de la romancière dont Maurice Sand était l'élève, avait peint pour cette église une scène de campagne avec Sainte-Anne éduquant la Vierge. Une servante de George Sand et sa fille avaient posé pour le peintre qui s'était fait une toile dans une vieille chemise de la bonne dame de Nohant. Le tableau a quitté ce saint lieu et est conservé au musée du romantisme à Paris. Une copie figure au musée de La Châtre.

Martine Geoffroy / Le Berry