A côté d'une activité culturelle intense et réputée, l'Abbaye aux dames développe une politique commerciale et touristique génératrice de recettes et s'assure, ainsi, une certaine liberté de manoeuvre. Ce qui n'est pas négligeable dans le contexte actuel ; plusieurs collectivités territoriales serrent, en effet, les boulons des subventions, voire les diminuent.
En plus des spectateurs du Festival de musique, le site reçoit, bon an mal an, 32 000 visiteurs, scolaires, touristes, entreprises ou associations occupant l'une des salles de réunions, une journée, une soirée ou sur une période plus longue.
Ayant le souci de mieux accueillir ses différents publics, l'Abbaye aux dames concrétise, cet hiver, un investissement demeuré dans ses cartons plusieurs années. Un nouvel espace consacré à l'accueil, à la billetterie et à la boutique de vente est en cours d'aménagement au rez-de-chaussée du bâtiment administratif.
Un emprunt, des subventions
Architecte designer, Thierry Deleforges, qui a déjà travaillé pour le Mont Saint-Michel, la Corderie Royale à Rochefort ou la fondation de l'abbaye Royaumont, signe la nouvelle structure, plus vaste que la précédente, située sous un escalier. En plus des produits culturels (livres, CD, DVD) se rapportant à la programmation musicale, la future boutique valorisera des thématiques liées à l'abbaye. Par exemple, l'architecture romane.
En parallèle, l'acoustique de deux salles de réunions portant le nom d'anciennes abbesses - Marguerite et Florence - sera traitée afin de mieux répondre aux attentes de leurs futurs usagers.
Au global, le chantier coûtera 550 000 euros. L'association de l'Abbaye aux dames finance la dépense à travers un emprunt couvert, pour partie, par des subventions (1). Intérêts compris, il restera 53 000 euros à la charge de l'Abbaye, dont le budget annuel s'élève à 2,2 millions d'euros.
Ces équipements opérationnels, l'Abbaye aux dames repensera ses circuits de visite. « Il s'agira de valoriser l'ensemble architectural, mais aussi de promouvoir le travail mené, ici, dans le domaine musical », explique Odile Pradem-Faure, directrice générale de l'abbaye.
« Pédagogie »
D'autre part, l'association gestionnaire souhaite relancer le club d'entreprises. Elle a été déclarée d'utilité publique depuis trois ans et, malgré les incitations fiscales liées à ce statut, les mécènes ne se bousculent pas au portillon. Aujourd'hui, leur contribution représente à peine 50 000 euros dans le budget global. Les incertitudes liées aux finances institutionnelles conduisent l'Abbaye aux dames à actionner à nouveau ce levier : « Les entreprises se tournent plus volontiers vers des clubs sportifs, observe Odile Pradem-Faure. Il nous faut faire preuve de pédagogie, rappeler les retombées du festival sur la ville - 2 millions d'euros - pour preuve de notre poids économique réel. »
(1) Pour cette opération, la Ville de Saintes a accordé 200 000 euros, versés sur quatre années successives, le Conseil général 160 000 euros versés cette année, la Région 75 000 euros, la Fondation de France-Crédit Agricole 57 000 euros et l'État 50 000 euros.
Auteur : dominique paries / Sud-Ouest
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