Des étudiants en histoire de l’art, en
histoire et en archéologie ont visité une vingtaine d’édifices religieux
médiévaux français de style roman
Par Yvon Larose
Autun,
Cluny, Conques, Vézelay: autant de destinations incontournables pour
celui qui veut comprendre de manière concrète et en profondeur
l’architecture et l’art du Moyen Âge européen, durant la période appelée
«art roman», entre le milieu du 10e siècle et le milieu du 12e.
«Je dirais que j’ai une préférence pour la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, pour sa beauté, sa grandeur, sa nef et sa ressemblance avec l’abbatiale de Cluny III», explique Philippe Le Roy Audy, étudiant inscrit au baccalauréat en histoire. En mai et juin derniers, celui-ci a pu approfondir ses connaissances de l’art roman durant un cours-voyage de trois semaines en France, plus précisément en Bourgogne et en Auvergne. L’activité était organisée par le professeur d’histoire Didier Méhu. En tout, 22 étudiants en histoire de l’art, en histoire et en archéologie y ont participé. L’horaire comprenait des cours intensifs, des visites sur le terrain et des rencontres avec des spécialistes. Le groupe a visité 26 édifices, trois musées et une bibliothèque situés dans 23 villes ou villages.
«Tous les objectifs pédagogiques ont été atteints, affirme le professeur. Les étudiants ont énormément appris, et très vite. Ils étaient à la fois motivés, curieux et participaient beaucoup. En quelques jours, ils avaient acquis les réflexes pour “lire” les églises romanes et commençaient à faire des comparaisons entre les édifices.»
L’art roman est essentiellement religieux. Il se développe progressivement, en particulier en France, en Italie et en Allemagne. Cette période de l’Histoire en est une de transformation au cours de laquelle l’Église catholique s’efforce d’encadrer la violence. Il reste que le Moyen Âge fut une époque de conflits permanents.
Les étudiants ont pu apprécier la diversité des solutions architecturales et artistiques élaborées durant cette période. Pour Philippe Le Roy Audy, la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, l’abbatiale de Cluny III, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques et la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay constituent de magnifiques exemples d’art roman. Autun et Vézelay se distinguent par leur remarquable tympan du Jugement dernier. Conques est considérée comme un chef-d’œuvre architectural. Quant à Cluny, elle était alors le plus grand bâtiment religieux de la chrétienté avec ses 187 mètres de longueur.
Avant l’ère romane, l’église n’était qu’un bâtiment communal parmi d’autres. C’était une petite chapelle sans formes établies. Depuis lors, son architecture symbolise rien de moins que le Christ en croix. La nef à plusieurs travées surmontée de la voûte en berceau constitue le corps du bâtiment. Le mot nef signifie aussi bateau. La nef a donc pour rôle de porter le croyant vers le chœur, à l’avant de l’édifice. Le transept, ou nef transversale, représente les bras en croix du Christ. Le chœur sacré est sa tête. «Le Christ sur Terre, souligne Philippe Le Roy Audy, est matérialisé dans la pierre, une pierre qui est vivante. Cela explique toutes les représentations de végétaux sculptés.»
L’église romane proposait un cheminement spirituel. Dans ce cheminement, la lumière jouait un rôle central. Plus le croyant avançait vers le chœur, plus il y avait de lumière. C’est à cette époque qu’apparaît le vitrail. On y représente souvent des scènes de la Bible ainsi que des valeurs à respecter. Lorsque la lumière extérieure traverse le vitrail, il s’illumine, devient vivant. À l’époque romane, l’église de pierre était tout sauf sombre. «Toutes les églises de l’époque étaient colorées, indique Philippe Le Roy Audy. On voit encore aujourd’hui des restes de peinture.»
Le croyant passait sous un tympan coloré représentant le Jugement dernier. Ce thème est une peur constante dans l’idéologie médiévale. Il entrait ensuite dans une église illuminée avec des dessins et des sculptures partout. «C’était très impressionnant, dit-il. Les images communiquaient entre elles. Rien n’était laissé au hasard. Au point où tout était mathématique dans la construction d’une église. On voulait faire entrer le plus de lumière possible. Cela conduira à l’architecture gothique, qui sera l’apothéose de la lumière.»
«Je dirais que j’ai une préférence pour la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, pour sa beauté, sa grandeur, sa nef et sa ressemblance avec l’abbatiale de Cluny III», explique Philippe Le Roy Audy, étudiant inscrit au baccalauréat en histoire. En mai et juin derniers, celui-ci a pu approfondir ses connaissances de l’art roman durant un cours-voyage de trois semaines en France, plus précisément en Bourgogne et en Auvergne. L’activité était organisée par le professeur d’histoire Didier Méhu. En tout, 22 étudiants en histoire de l’art, en histoire et en archéologie y ont participé. L’horaire comprenait des cours intensifs, des visites sur le terrain et des rencontres avec des spécialistes. Le groupe a visité 26 édifices, trois musées et une bibliothèque situés dans 23 villes ou villages.
«Tous les objectifs pédagogiques ont été atteints, affirme le professeur. Les étudiants ont énormément appris, et très vite. Ils étaient à la fois motivés, curieux et participaient beaucoup. En quelques jours, ils avaient acquis les réflexes pour “lire” les églises romanes et commençaient à faire des comparaisons entre les édifices.»
L’art roman est essentiellement religieux. Il se développe progressivement, en particulier en France, en Italie et en Allemagne. Cette période de l’Histoire en est une de transformation au cours de laquelle l’Église catholique s’efforce d’encadrer la violence. Il reste que le Moyen Âge fut une époque de conflits permanents.
Les étudiants ont pu apprécier la diversité des solutions architecturales et artistiques élaborées durant cette période. Pour Philippe Le Roy Audy, la cathédrale Saint-Lazare d’Autun, l’abbatiale de Cluny III, l’abbatiale Sainte-Foy de Conques et la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay constituent de magnifiques exemples d’art roman. Autun et Vézelay se distinguent par leur remarquable tympan du Jugement dernier. Conques est considérée comme un chef-d’œuvre architectural. Quant à Cluny, elle était alors le plus grand bâtiment religieux de la chrétienté avec ses 187 mètres de longueur.
Avant l’ère romane, l’église n’était qu’un bâtiment communal parmi d’autres. C’était une petite chapelle sans formes établies. Depuis lors, son architecture symbolise rien de moins que le Christ en croix. La nef à plusieurs travées surmontée de la voûte en berceau constitue le corps du bâtiment. Le mot nef signifie aussi bateau. La nef a donc pour rôle de porter le croyant vers le chœur, à l’avant de l’édifice. Le transept, ou nef transversale, représente les bras en croix du Christ. Le chœur sacré est sa tête. «Le Christ sur Terre, souligne Philippe Le Roy Audy, est matérialisé dans la pierre, une pierre qui est vivante. Cela explique toutes les représentations de végétaux sculptés.»
L’église romane proposait un cheminement spirituel. Dans ce cheminement, la lumière jouait un rôle central. Plus le croyant avançait vers le chœur, plus il y avait de lumière. C’est à cette époque qu’apparaît le vitrail. On y représente souvent des scènes de la Bible ainsi que des valeurs à respecter. Lorsque la lumière extérieure traverse le vitrail, il s’illumine, devient vivant. À l’époque romane, l’église de pierre était tout sauf sombre. «Toutes les églises de l’époque étaient colorées, indique Philippe Le Roy Audy. On voit encore aujourd’hui des restes de peinture.»
Le croyant passait sous un tympan coloré représentant le Jugement dernier. Ce thème est une peur constante dans l’idéologie médiévale. Il entrait ensuite dans une église illuminée avec des dessins et des sculptures partout. «C’était très impressionnant, dit-il. Les images communiquaient entre elles. Rien n’était laissé au hasard. Au point où tout était mathématique dans la construction d’une église. On voulait faire entrer le plus de lumière possible. Cela conduira à l’architecture gothique, qui sera l’apothéose de la lumière.»
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