Le XIIIe marché des potiers qui s'est tenu au complexe Dominique Prévost a une fois de plus connu un grand succès.
Une des salles a abrité l'espace expo vente avec 26 artisans potiers qui exposaient au grand public leur travail de la terre. Bijoux, ustensiles de cuisine, objets de décorations, sculptures, tout est possible. Les techniques sont diverses mais le résultat est toujours unique et c'est cela qui plaît au public.
L'espace culturel sur le thème des santons de Provence… et d'ailleurs était dans une salle juste à côté. On pouvait y trouver l'Histoire des santons, un atelier de fabrication pour les enfants, différents potiers avec leurs propres techniques et des contes.
Un marché apprécié
Les visiteurs étaient nombreux à flâner d'un stand à l'autre et les exposants contents d'être présents. « L'accueil est toujours très bon, c'est notre troisième année et on revient toujours avec autant de plaisir », explique Henri Moreno potier à Castelnaudary.Pour Christian Lionnet, invité d'honneur, le travail des matériaux est une longue histoire d'amour. Sculpteur depuis 30 ans, il travaille la céramique depuis une douzaine d'années. Mais, il y a dix ans, Christian a recentré son art sur l'Afrique et ses ethnies (Mali, Ethiopie, Sénégal, Afrique du Sud). Avec son épouse Anita, tout aussi passionnée par l'Afrique Noire, il voyage pour s'inspirer et se ressourcer. « Nos reproductions se veulent fidèles aux différentes ethnies, c'est ce qui est apprécié dans notre travail. Il y a huit ans, nous avions déjà participé au marché et nous sommes revenus avec plaisir car il y a de nombreux exposants qui font du travail de qualité, après les goûts et les couleurs ça dépend de la personnalité, ce qui est bien c'est qu'il y en a pour tout le monde ».Côté santons, Cécile Guédon a un style bien à part : « Mes santons ne viennent pas de Provence mais directement du Moyen âge, de l'art Roman, ils ont une tête ronde et chaleureuse avec de grands yeux et de grandes mains. Ils sont simples et naïfs, ça change des santons traditionnels ».
Ces silhouettes trapues aux grands yeux noirs détonnent à côté des santons traditionnels exposés au château de Lavardens. D'ailleurs, Cécile Guédon ne parle pas de santons mais de personnages de crèche. Voilà sept ans que cette brunette aux grands yeux sombres exposent ses drôles de terres cuites au château. Elle vit et travaille à quelques pas de là. Dans sa boutique vivent de rares poteries, des statues naïves, un dragon, des jeux d'échecs, personnages médiévaux et santons. Un escalier mène à l'atelier, vaste pièce où s'entassent statues originales, moules en plâtre, terre, outils et statuettes à tous les stades de fabrication. Là, des paysannes sont en train de sécher; plus loin, des personnages de crèches attendent les coups de pinceaux. Des armées d'anges, rois mages, pièces d'échiquiers multicolores colonisent les étagères.
Originaire de Bayonne, Cécile Guédon a posé ses valises dans le Gers. Après un bac d'arts appliqués et un BTS d'architecte d'intérieur, la jeune femme et son mari ont émigré vers la Charente. Parce qu'elle trouvait l'architecture d'intérieur trop peu concrète, Cécile Guédon a commencé à travailler la terre. Son intérêt pour le Moyen Age est né lors d'un son et lumière. Depuis lors, la jeune femme s'est documentée, observant sculptures, enluminures, reproductions de costumes. « J'aime ce style de personnages très simples, avec des plis de vêtements très marqués mais un peu fantaisistes, ces grands yeux », explique-t-elle. Les premiers personnages ont vu le jour en 1997. Très vite, ces créatures médiévales ont eu du succès. « On ne faisait que les expositions et les gens voulaient venir nous voir mais on n'avait qu'un atelier. Alors, on a cherché un endroit où on pourrait avoir une boutique, un lieu sympa avec du passage », poursuit-elle. Ce lieu a été Lavardens. « Les jongleurs de terre » a ouvert en 1999. Dès son installation, Cécile Guédon a participé à l'exposition de santons au château. Ces petites créatures de crèche aux allures naïves ont trouvé un public.
Pour l'heure, la jeune femme ne manque pas de travail. Elle expose une crèche au salon des santonniers à Arles, participe à une exposition de crèches dans les Côtes-d'Armor, présentera des personnages à Bordeaux et au marché de Noël auscitain. Tout cela sans compter les commandes : des pots pour un vendeur de fines herbes, des personnages rappelant les Pyrénées. « En janvier, j'espère que cela sera plus calme et que je pourrai me consacrer aux pièces uniques », précise-t-elle. Voilà quatre ans qu'elle se consacre à ces grandes pièces sculptées. « J'ai déjà des idées. Il me tarde de m'y mettre ».
Source: Sèverine Ettinger La dépêche
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