Patrimoine. Plus qu'un mois pour voir les fresques et l'exposition qui retrace leur restauration, au musée Marguerite-Vidal.
Un certain mystère entoure les fameuses fresques du XIIe siècles du musée d'art roman. D'abord, il faut réserver la visite auprès de l'office de tourisme. Pas plus de dix personnes à la fois pour la visite, prévient-on. Ensuite, une fois arrivé devant le musée, on doit franchir une toute petite porte dérobée, sur le côté du bâtiment. On se baisse, l'endroit sent l'humidité. Et on pénètre à l'intérieur de l'ancienne chapelle.
Le Travail remarquable des restaurateurs
Sous la voûte, les couleurs s'étalent et affolent la vue. Du bleu nuit profond, du rouge vif, du bleu ciel. Le travail est remarquable. Mais celui des restaurateurs ne l'est pas moins. On peut le découvrir en entrant à l'intérieur du musée, où une exposition retrace le déroulement du chantier de restauration qui a duré pas moins de cinq années.
Sur le mur, un écran diffuse une vidéo explicative des différentes étapes du travail. On y voit Jean-Marc Stouffs, le restaurateur, qui injecte du mortier liquide pour consolider l'enduit. «Les restaurateurs ont une somme de connaissance incroyable. Leur savoir est malheureusement en train de se perdre», regrette Chantal Fraisse, la conservatrice du musée.
Dans une vitrine du musée, on aperçoit un petit coquillage avec le fameux pigment bleu très profond que l'on observe sur la fresque. Il s'agit de lapis-lazuli, une roche très rare et donc très chère, que les peintres de l'époque broyaient pour en faire des pigments. L'utilisation de cette roche sur la voûte de la petite chapelle témoigne d'une époque de splendeur et de grande richesse pour l'abbaye de Moissac. À cette époque et avant que ne débute une période de déclin les siècles suivants, le monastère abritait 100 moines et 400 serviteurs. Les fresques, quant à elles, ont encore un bon millénaire devant elles.
Visite: tous les jours de 14 heures à 17 heures. Réservez auprès de l'office de tourisme.
Sources et photos: La Dépêche
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