Marcel Durliat est décédé le 25 décembre 2006. Chercheur inlassable, enseignant incomparable, il fut l’auteur d’écrits fondamentaux sur l’art médiéval.
Né en 1917, il obtint l’agrégation d’histoire en 1945. Nommé au lycée de Perpignan, il s’y passionna pour la sculpture romane et publia de nombreux ouvrages et articles dont sa thèse, L’art dans le Royaume de Majorque, en 1962. A cette date, il occupa la chaire d’Histoire de l’art médiéval de l’Université de Toulouse, qu’il conserva jusqu’à sa retraite, en 1979, refusant à trois reprises les postes parisiens qu’on lui proposait. Parurent alors ses ouvrages majeurs : Roussillon roman, Pyrénées romanes, Haut-Languedoc roman, de même que L’art Roman et Des Barbares à l’An Mil dans la collection Mazenod. En 1990 il publia la synthèse de sa réflexion : La Sculpture Romane de la route de Saint-Jacques. De Conques à Compostelle. L’essentiel de sa bibliographie, soit plus de quatre cents titres, est répertorié dans le volume De la création à la restauration, publié en son honneur en 1992.
Faisant autorité dans le domaine de l’art médiéval, il sut également comprendre, apprécier et défendre l’art du XIX e siècle, notamment lors de son courageux combat pour tenter de sauver la basilique Saint-Sernin de Toulouse d’une pitoyable « dérestauration ».
Il fut et demeure un lecteur et un écrivain inspiré du monde des formes.
Michèle Pradalier-Schlumberger, présidente
de la Société archéologique du Midi de la France
Pascal Julien, directeur du département d’Histoire de l’art
de l’Université de Toulouse II
http://inactuel.hautetfort.com/archive/2007/01/10/en-hommage.html
A lire de Marcel Durliat :
L’art roman, citadelles et Mazenod, Paris, 1993.
La sculpture romane de la route se Saint-Jacques - de Conques à Compostelle, Comité d’Etudes sur l’Histoire et l’Art de la Gascogne, Mont-de-Marsan, 1990.
L’abbaye de Moissac, Ouest-France, Rennes, 1985
Tous ses livres
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jeudi, 01 mars, 2007
Durliat Blog www.romanes.com
C’est ici que, par hazard, j’ai eu la douleur d’apprendre la disparition de Marcel Durliat. Je ne parlerai pas ici du savant mais du grand homme bienveillant qui reçu chez lui un jeune curieux vers 1968 qui était peu convaincu des relations que les historiens de l’art tendaient à établir entre l’Emilia et l’Aquitaine. Dès lors il y eu un échange de lettre en tous cas pour la nouvelle année qui eut son point culminant en 1981 par sa participation au séminaire sur Nicholaus que j’avais organiser à Ferrare sous la direction de Angiola Maria Romanini avec un article “Nicholaus et Gilabertus” pp. 163-166 dans “Nicholaus e l’arte del suo tempo. A cure di Angiola Maria Romanini” Corbo editore, Ferrara 1985 publié par la Deputazione Provinciale Ferrarese di Storia Patria dont alors j’étais le sécrétaire. Quand il fut question de rembourser au moins ses frais de voyage il me présenta des billets de chemin de fer de deuxième classe entre Toulouse et Ferrare pour ne pas alourdir - il me dit - le budget de la Deputazione qu’il imaginait - malheureusement à raison - modeste. Après nous avons continuer à nous échanger au moins une lettre à l’occasion de la nouvelle année. Quand finalement en 2002 je fit un voyage en suivant en partie sa “Sculpture romane de la route de St. Jacques” je ne fut pas capable de trouver Iguácel. Quand il le sut, il m’indiqua avec précision les chemins à prendre. Ses dernières années furent pénible pour sa santé, au point qu’il préféra ne pas me revoir quand je suis passé par Toulouse en 2002, car il voulait que je conservasse un bon souvenir de sa personne physique. Pour la première fois cette année je n’avais pas eu de réponse à ma lettre de fin d’année, mais je pensais que sa santé ne s’étant pas améliorée il avait trop de peine à écrire. J’avais pourtant des craintes qui ce sont confirmées maintenant. A part le grand expert du roman, c’était aussi un grand observateur. A Ferrare il me dit une fois que j’avais un très bon rapport avec mon fils de 17 ans a l’époque. Je lui demanda comment il savait cela puisque il l’avait à peine vu. Alors il me rappela que pendant une réunion des relateurs du séminaire il était paru sur le pas de la porte. Nous nous regadâmes dans les yeux et en silence il s’était approché de moi en me chuchotant quelque chose à l’oreille. Je lui fit un clin d’oeil et il disparu en silence absolu comme il était arrivé. Ainsi M. Durliat avait décelé une profonde entente entre père et fils. Ainsi, sans prendre parti sur le savant, que de bien plus compétents peuvent prendre, j’ai voulu rappeler l’homme extraodinaire que fut M: Durliat qui avait la modestie des très grands.
Andrea Bondanini à Ravenna le 1er mars 2007.
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