Le centre d'art roman de Moissac, situé au-dessus de la bibliothèque, est une vraie mine d'informations pour qui veut accroître ses connaissances après une visite de l'abbatiale et du cloître. Mais en plus de servir aux touristes et aux simples curieux, il est un pilier pour les recherches des universitaires. Son conservateur, Chantal Fraysse, est àla tête du centre depuis sa création, en 1994. Docteur en lettres classiques et titulaire d'un DEA d'Histoire de l'art, cette passionnée continue en paréllèle ses investigations sur l'icônographie du cloître. «L'objectif premier est en effet est d'être ouvert à tous pour permettre au public d'approfondir ses connaissances sur l'abbaye.
Les gardiens du temple
L'originalité est notre photothèque consacrée à l'enluminure romane.» Si une part des œuvres est conservé à la Bibliothèque Nationale de France, la manne de Moissac est conséquente.
Depuis quelques années, les «quartiers Nord», à savoir la partie qui servait aux séminaires, ont été refaits, pour que vive la bibliothèque, la chapelle, et bien sûr le centre. «Cette partie de la ville a encore des secrets, bien plus que ce que l'on a bien voulu croire», confie C. Fraysse. Les trois employés de mairie qui travaillent au centre d'art roman ont aussi en charge le service du patrimoine et les collections du musée Marguerite Vidal. Pas de journées-type donc, pour ces gardiens du temple. «C'est ce qui est extraordinaire dans mon travail». Archivage, catalogage, sauvergarde, généalogie, les opérations sont variées. «L'été, des gens qui viennent en vacances et ont des pistes sur des ancêtres moissagais prévoient de passer ici pour rechercher des archives.»
Un vrai labyrinthe
Un vrai labyrinthe historique qui se poursuit sur le site internet du centre, intitulé «www.vices-et-vertus.fr». Sur ses pages, une énigme attend le visiteur désireux de découvrir un manuscrit de l'abbaye de Moissac. Une adresse intrigante pour férus d'Histoire. «L'Histoire est l'un des meilleurs moyens de comprendre ce qui se passe aujourd'hui, dit Chantal Fraysse. En tant que domaine scientifique comme un autre, il est en perpétuel mouvement. Tout ce que l'on découvre est constamment remis en cause par les collègues. C'est extrêmement stimulant.» Une émulation que l'on peut retrouver dans les recherches que mène le Centre Itinérant de Recherche sur les Musiques Anciennes (CIRMA) et l'ensemble Organum tout au long de l'année. «En définitive on fait la même chose, la chaîne de travail est similaire, et se répond. Nous cherchons à retrouver les textes, les partitions, etc.»
Décidément, le Moyen-Âge et ses 11e et 12e siècle, berceaux de l'art roman, n'ont pas encore fini de dévoiler tous leurs secrets.
sources: Sud Ouest
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