En cinq conférences, il déclinera le thème qui lui a été donné : « Le Dieu des peintres et des sculpteurs. L’Invisible incarné »
Dieu est un pur esprit, foncièrement invisible et donc radicalement irreprésentable. Mais si Dieu se fait homme, alors il se donne à voir et à toucher et l’on peut le représenter. De fait, dans la civilisation inspirée du christianisme, l’art religieux ne s’est pas privé de figurer l’Incarné et a même développé, au-delà de Dieu fait homme, une impressionnante galerie d’images de Dieu le Père et de la Trinité. À côté du Dieu des croyants, des théologiens ou des philosophes, il y a donc le « Dieu des peintres et des sculpteurs ».
François Boespflug se propose de montrer comment les images de Dieu ont été à la fois le reflet et l’outil d’une véritable pensée esthétique. Il s’efforcera de dégager les principales caractéristiques du Dieu de la peinture et de la sculpture en suivant le fil d’Ariane de la trajectoire du Dieu fait chair telle qu’elle a été « mise en scène » par l’art à l’échelle des siècles. Il soulignera chemin faisant que le Dieu des artistes, sans contredire formellement celui des philosophes ou des théologiens, s’en distingue cependant sur plus d’un point.
Au programme des cinq conférences : Lundi 10 mai Dieu fait homme
De l’image interdite à celle d’un Dieu « humain, trop humain… »
L’histoire comparée des religions ne manque pas d’exemples de dieux venus sur terre en mission, pour quelque tâche circonstancielle et sous un déguisement d’emprunt. Mais le christianisme se forme autour de l’affirmation centrale de l’humanation, c’est à dire du devenir-humain de Dieu en Jésus-Christ. Ce noyau du Credo est aussi le fondement de l’art chrétien.
Lundi 17 mai Le Fils unique dans le sein du Père
Quand Dieu délibère
Après avoir présenté quelques images audacieuses du Fils « dans le sein du Père », la deuxième conférence parcourt des oeuvres donnant accès à une préhistoire imaginaire de l’Incarnation.
Jeudi 20 mai « Il descendit du ciel »
L’épopée de l’incarnation
L’épopée de l’Incarnation se poursuit avec des scènes pittoresques de l’Annonciation. Mais les oeuvre les plus originales sont celles qui ont osé visualiser l’invisible et mystérieuse Descente du Verbe.
Jeudi 27 mai Emmanuel, « Dieu parmi nous »
De l’abstraction théologique à la liberté artistique
Le Nouveau Testament ne fournit pas la moindre indication sur le physique de la personne de Jésus-Christ. Et durant plusieurs siècles, avant la diffusion des légendes concernant les images « non faites de main d’homme », les théologiens ont longuement débattu au sujet de l’allure et de l’aspect de Jésus. L’art occupe à cet égard une position singulière. Non seulement il a massivement tranché le débat théologique dans le sens qui l’arrangeait, celui du beau, mais il a aussi pris des libertés importantes.
Lundi 31 mai 201 Dieu de gloire
Donner à voir l’invisible
La divinité de Jésus n’a pas été manifestée visiblement à ses contemporains, sauf de manière indirecte, par des « signes » que constituent ses miracles, et directement lors de la Transfiguration, mais à trois d’entre eux seulement. Peintres et sculpteurs ont eu à coeur, sauf dans cet épisode, de respecter cet anonymat, sans toujours y parvenir. Mais une fois Jésus ressuscité, plus rien ne les retenait et ils ne se sont pas privés de marquer sa gloire, de bien des façons.
Le conférencier : François Boespflug
Né en 1945, dominicain, docteur en théologie et en histoire, François Boespflug a consacré sa thèse au problème de la représentation de Dieu (Dieu dans l’art, 1984). Longtemps membre de la direction littéraire des Éditions du Cerf, il est depuis vingt ans professeur d’histoire des religions à la Faculté de théologique catholique de l’université de Strasbourg. À ce double titre, il s’est engagé en faveur de la transmission du fait religieux dans l’enseignement public : en témoignent Le comparatisme et l’histoire des religions (avec Fr. Dunand, 1997), S’initier aux religions (avec E. Martini, 1999), Voir les Dieux, voir Dieu (avec Fr. Dunand, 2002), Cent lieux pour raconter l’histoire des religions (avec Fr. Bayle, 2008).
Spécialiste d’iconographie, il enseigne au Centre Sèvres (Paris) et coanime un séminaire à l’Institut de recherche et d’histoire des textes à Paris. Parmi ses publications citons Les Très Belles Heures de Jean de France, duc de Berry (avec E. König, 1998), Le Christ dans l’art de l’origine jusqu’à nos jours (avec V. Da Costa, Chr. Heck et J.-M. Spieser, 2000), La Trinité dans l’art d’Occident (1400-1460) (2000), Caricaturer Dieu ? Pouvoir et danger des images (2006) et surtout Dieu et ses images: Histoire de l’Éternel dans l’art (2008).
Renseignements pratiques
Cinq conférences, les lundis 10, 17, 31 et jeudis 20, 27, mai 2010 de 19h à 20h30
Auditorium du Louvre Accès par la pyramide et la galerie du Carrousel. Accès privilégié par le passage Richelieu.
Renseignements (réservation obligatoire) : 01 40 20 53 17 – www.louvre.fr
Avec le soutien des Laboratoires Septodont et de leur président, Henri Schiller. Coordination scientifique : Monica Preti-Hamard (responsable du projet); Pierre-Yves Le Pogam; Charlotte Chastel-Rousseau
0 comments:
Enregistrer un commentaire